Les plus jolies choses du monde ne sont que des ombres.
Je vous donne 6 exemples pour jouer avec les ombres en photographie culinaire. Afin d'apporter une belle touche de créativité à vos photos gourmandes ou de produits !
Aujourd’hui je vais vous donner les clés pour intégrer, gérer et jouer avec les ombres en photographie culinaire. Que ce soit pour photographier vos plats, mettre en valeur vos produits ou des aliments tout juste sortis du champs, les ombres vous permettront de créer des photos contrastées, dynamiques et surtout différentes !
Vous l’aurez surement remarqué, en photographie y compris en photographie culinaire, j’adore sortir un peu des sentiers battus. Et plus que tout j’aime essayer d’intégrer certaines de mes techniques créatives préférées à mes photographies culinaires. Bien entendu, j’essaye d’appliquer ce même principe pour mes shootings clients dans la mesure du possible.
La photo est avant tout une source de plaisir pour moi. Lorsque je sens un peu de lassitude dans ma pratique, j’ai alors besoin d’y injecter une bonne dose de créativité. J’associe un peu la créativité à du jeu. Je teste, j’essaie et surtout je m’amuse…Une des techniques que j’aime bien appliquer à mes photos est de jouer avec les ombres. Quelles soient provoquées ou bien subies sur ma scène. Je vous propose donc de découvrir 6 situations différentes pour intégrer les ombres à vos photos gourmandes. Je vous donnerai ensuite quelques conseils techniques afin que vous aussi vous puissiez vous amuser avec le côté obscur de la photographie culinaire !
6 situations à tester pour jouer avec les ombres en photographie culinaire :
1- Faire de votre ombre votre sujet principal :
Tout d’abord, une des façons simple d’utiliser et de jouer avec les ombres en photographie culinaire est d’en faire délibérément son sujet principal !
Commencez par vous demander comment vous pourriez rajouter une ombre qui fasse sens dans votre cadre ? Rappelez vous enfant quand vous vous amusiez à créer des ombres chinoises…Et bien ici c’est exactement le même principe !
Une fois l’idée trouvée, partez ensuite à la recherche de l’endroit parfais pour “fabriquer” votre photo !
C’est exactement ce que j’ai fait ici. J’avais mon plat, une babka au chocolat et je voulais capturer le “moment” de sa dégustation autour d’une tasse de café. L’idée de l’ombre chinoise versant le café m’est venu lorsque j’ai vu danser les ombres des feuilles sur la façade de notre terrasse…Après une installation de trépied en équilibre instable et une dizaine de déclenchement plus tard j’avais ma photo !
En plus cette technique est un excellent moyen de vous inclure dans le cadre et ça ouvre la voie à plein de délires photographiques !
Ici vous pouvez réellement jouer avec les ombres dans vos photographies culinaires, au sens propre du terme ! La seule limite en fait, c’est votre imagination…
Petit conseil toutefois, pour que votre ombre soit bien nette, fermez un petit peu le diaphragme en utilisant une focale d’au moins f/5.6 ou f/8 pour commencer…
2 - intégrer les ombres (ou lumière) tachetées dans vos photographies culinaires :
C’est clairement une de mes lumières préférées pour photographier la nourriture. Par lumière tachetée j’entends la lumière qui est filtrée à travers les arbres, les feuilles ou même le tissu. Elle dessine au passage de belles taches ombragées sur le set. À ce titre, les rideaux en dentelles de votre grand-mère seront ici votre meilleur allié !
La clé est d’exposer pour les hautes lumières, vos zones les plus claires et ce d’autant plus si la lumière tombe directement sur votre sujet principal !
3 - Composez avec la transparence et les couleurs :
Vous avez déjà remarqué comment les verres et les bouteilles pouvaient créer de magnifiques ombres et reflets colorés sur votre set ?
Utilisez les alors pour marquer votre composition !
Qui a dit qu’on ne pouvez pas créer des couleurs avec des ombres ! C’est un excellent moyen de jouer avec les ombres en photographie culinaire. Que ce soit pour mettre en valeur un plat ou bien un produit…
4- Prise de vue en noir et blanc :
La couleur peut parfois être gênante, surtout lorsqu’il s’agit de photographier les ombres. En effet, avant de pouvoir jouer pleinement avec les ombres en photographie culinaire, il faut d’abord arriver à les voir.
Afin de vous aider, il suffit de photographier en noir et blanc. Le N&B a tendance à accentuer le contraste entre la lumière et l’obscurité. Les nuances de blanc, de gris et de noir sont plus faciles à interpréter pour les yeux qu’un large éventail de couleurs. Le N&B magnifiera une lumière intéressante et aura l’air très ennuyeux avec une lumière plate. Il vous suffira alors d’un coup d’œil rapide à l’arrière de votre appareil photo et vous pourrez voir un peu plus clairement si la lumière que vous voyez est plate ou si elle est un peu plus dynamique et donc intéressante !
Pour passer votre appareil en mode noir et blanc il vous suffit de trouver le réglage qui vous permet de mettre votre appareil photo en mode monochrome. Sur mon Nikon ça correspond au Picture Control. Je le trouve notamment dans le menu de Prise de vue photo.
Assurez vous aussi de configurer votre appareil photo pour enregistrer à la fois en jpeg et en RAW. Si vous ne faites que du RAW, elles seront monochromes au dos de votre écran LCD, mais une fois téléchargées, elles seront en uniquement en couleur.
Ce qui est génial avec ce double format c’est que si vous obtenez une photo que vous aimez, vous aurez également le fichier couleur !
Et parce qu’une image vaut tous les discours, je vous montre un exemple ci dessous d’une même scène shootée au même moment à 50 cm de distance environ :
On voit bien la différence de contraste entre les deux images. L’une est très dynamique et l’autre semble plate et fade à côté. Ces photos sont les jpeg issus du boitier, non édités. C’est donc réellement ce que j’ai pu observer dans mon viseur au moment de prendre ma photo.
Je vous montre également les versions couleurs, éditées, ci dessous :
5 - utilisez les ombres pour cadrer votre scene :
Parfois vous pouvez vous retrouver volontairement ou pas avec des lignes d’ombres qui traversent votre scène. Je pense par exemple à l’encadrement d’une fenêtre lorsque le soleil est positionné en biais. Pensez alors à les utiliser pour composer votre set.
Dans cette image, j’ai utilisé la ligne formée par l’ombre de ma fenêtre pour disposer ma scène et faire en sorte que cette ligne guide le regard vers ma poire…
Ici, j’ai cadré volontairement ma photo de sorte que l’ombre divise mon cadre en deux parties égales.
Essayez aussi d’utiliser l’ombre formée au sol pour créer un effet “cadre dans le cadre” en utilisant le bord de votre table. C’est particulièrement efficace pour les vues de dessus à 90°.
6-Jouer avec les ombres en photographie culinaire avec la technique du clair-obscur :
Pour finir, je vais aborder une des façons de jouer avec les ombres que j’affectionne probablement le plus. Cette technique dite du clair obscur est souvent employée pour désigner des photos sombres, appelées aussi style “moody”. En fait le clair-obscur tel qu’il a été utilisé en peinture définit le contraste important entre zones claires et zones sombres. Je l’utilise et le provoque de différentes manières. C’est une de mes façons préférée pour jouer avec les ombres en photographie culinaire.
Si vous voulez approfondir le thème du clair-obscur et jouer avec en photographie culinaire, vous pouvez aller voir cet article qui vous en donnera les clés !
On peut notamment utiliser des surfaces noires comme du carton plume pour bloquer une partie de la lumière en le plaçant entre la source lumineuse et notre sujet. Cela aura pour effet de créer une ligne d’ombre derrière notre sujet. Si vous combinez ça avec un fond sombre, tout ce qui se trouvera derrière votre sujet tombera dans l’ombre. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, je trouve que d’accentuer les ombres de notre scène permet de faire ressortir encore plus notre plat.
Ici, la lumière est latérale contrairement à l’exemple du dessous ou la lumière arrive face au sujet. Mais le principe reste le même. À savoir placer son sujet au bord d’une zone de forte démarcation entre ombre et lumière. Cette zone peut être naturelle ou bien créer artificiellement. Exposez alors pour votre sujet et tout ce qui se trouve dans l’ombre sera alors plongé dans le noir comme par magie…
quelques conseils techniques pour bien gérer les ombres dans vos photos culinaires :
Quels angles de LUMIERE favoriser ?
- LA LUMIERE LATERALE – Peut-être la situation la plus facile car elle permet d’éclairer un sujet de façon optimale. Les ombres seront également plus visibles depuis la position de votre appareil photo. La lumière qui tombera alors sur le sujet le sculptera et révèlera ses contours et sa texture. Cela crée de la profondeur et donne de la dimension au sujet de façon naturelle.
- LE CONTRE-JOUR – Les ombres créées dans ce schéma de lumière seront belles et dramatiques. Toutefois, il peut être délicat de shooter dans ce type de scénario. En effet, la lumière est ici derrière le sujet. Elle aura tendance à filtrer et à provoquer des reflets (flare). Pour éviter ou minimiser ce problème, utilisez un pare-soleil ou un bout de papier noir placé en haut de l’objectif. Vous pouvez aussi employer un filtre polarisant. N’hésitez pas non plus à utiliser les éléments de votre scène pour couvrir les rayons directs du soleil. Ou alors, embrassez pleinement la lumière parasite et les flares lumineux !
- LA LUMIERE FACE AU SUJET – Pour jouer avec les ombres chinoises notamment, il vous faudra utiliser une lumière plutôt dirigée face à votre sujet, ou du moins vous placer entre elle et le sujet.
lA TAILLE ET LA DISTANCE de VOTRE SOURCE LUMINEUSE PAR RAPPORT AU SUJET :
En fonction de la taille de votre source lumineuse et de la distance entre elle et votre set, la lumière n’aura pas le même impact. Si votre source lumineuse est grande ou située loin, elle créera une lumière douce et diffuse. Cela se traduira par une ombre “claire” avec des bords qui s’estompent.
À l’inverse, si vous utilisez une petite source lumineuse ou bien que vous éclairez le sujet de près, une lumière dure sera alors produite et cela créera une ombre bien définie aux bords très nets.
Le moment de la journée où vous shootez joue aussi un rôle important dans la nature de vos ombres. En effet, une prise de vue à la mi-journée sous une lumière crue et en plein soleil créera également des ombres marquées et courtes.
En revanche, plus le soleil est bas dans le ciel (le matin ou en fin d’après midi), plus vos ombres seront longues et douces. Au contraire, plus le soleil est haut dans le ciel, plus les ombres seront nettes et contrastées. Gardez donc cela à l’esprit lorsque vous photographiez vos plats ou produits.
L'exposition :
Le défi de ce genre de prise de vue se trouve dans la gestion de l’exposition. Car en effet, vous vous retrouvez face à une scène contenant à la fois des hautes lumières et des ombres fortes. Enregistrer à la fois les détails sans effacer les hautes lumières ou transformer les ombres en zones noires méconnaissables peut relever du casse tête !
Mon conseil, exposez principalement pour les hautes lumières (la partie la plus lumineuse de votre image) afin qu’elles ne soient pas “cramée” et que vos ombres soient sombres et riches. En procédant ainsi, vous obtiendrez un très bon contraste dans votre photo. Et l’édition pourra vous aider à remonter un peu les ombres si celles-ci vous sembles trop prononcées.
Concrètement, comment je fais ?
Il faut savoir avant tout qu’il existe différents type de mesure d’exposition ( évaluative ou matricielle, pondérée, spot…). Personnellement j’utilise la plupart du temps la mesure spot car elle me donne le contrôle ultime de mon exposition en prenant une lecture de compteur à partir d’un endroit spécifique dans ma scène. Je sélectionne ainsi cette zone avec mon petit carré de mise au point ( pour les Canon la mesure se fait au centre). Je prends en fait ce dernier que je déplace sur la partie la plus lumineuse de ma scène et je fais attention à ce que mon compteur (visible au bas de mon viseur) n’aille pas trop au delà de +2 ! Il m’arrive d’aller à +3 parfois mais jamais au delà…Le but étant quand même d’avoir une photo correctement exposée au départ. C’est ensuite à l’édition de la photo que l’on pourra venir remonter un peu les ombres si celles-ci sont trop fortes. Cela permettra d’équilibrer la scène et de récupérer certains détails dans les ombres. Les filtres radiaux et linéaires sont aussi très utiles pour réajuster de façon localisé l’exposition de votre photo…
un dernier conseil pour la route :
Pour conclure : Pratiquez, pratiquez, pratiquez et surtout AMUSEZ-VOUS !!
Ensuite ne vous mettez pas de pression quant au résultat escompté. J’ai même envie de dire shootez sans attendre quoi que ce soit. Enfin, n’ayez pas peur de tester de nouvelles choses. Au pire vous apprendrez toujours quelques chose et au mieux vous aurez créé une photo culinaire géniale !
En fin de compte, c’est surtout en faisant ce genre d’exercice que petit à petit j’ai réussi à maitriser mon appareil et ses réglages. Ce travail sur les ombres est excellent pour maîtriser l’exposition. Les contrastes seront parfois tellement fort qu’il vous faudra faire des choix peut conventionnel. Mais vous savez ce qu’on dit : c’est en forgeant…
J’espère en tout cas que cet article vous aura donné envie de jouer avec les ombres en photographie culinaire. Si toutefois vous avez la moindre question sur ce sujet, n’hésitez pas à me laisser un petit commentaire ! J’y répondrai toujours avec plaisir !
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