Et si vous ajoutiez une touche de créativité à vos photos en associant le freelensing et la photographie culinaire ?!
Vous l’aurez surement remarqué, en photographie y compris en photographie culinaire, j’adore jouer avec la lumière et le flou. Je trouve que ça m’aide énormément à mettre en valeur mon sujet tout en rajoutant un petit peu d’effet et de personnalité à mes photos !
Aujourd’hui, je vais donc vous parler du freelensing dans le cadre de la photographie culinaire. Il s’agit d’une technique qu’il m’arrive d’utiliser de temps en temps, lorsque je veux m’amuser un peu ou bien quand je suis en manque d’inspiration !
Quelques notions sur le freelensing :
Le freelensing est un moyen extraordinaire et abordable de repousser les limites de sa créativité.
Cette technique photographique consiste à photographier alors que l’objectif photo n’est pas fixé sur le boitier. Par un jeu d’inclinaison de l’objectif, par le haut, par le bas, à droite ou bien vers la gauche, vous allez pouvoir jouer et modifier le plan focal de l’objectif qui normalement est fixe. Là vous pourrez alors obtenir un plan focal en diagonale, voir même en forme de croissant…Si par contre vous laissez l’objectif dans le même axe que le capteur et que vous l’éloigné un peu du boitier, vous pourrez obtenir un bel effet bokeh avec juste une belle image nette au milieu ! Et cerise sur le gâteau, si vous retourner l’objectif, vous pourrez vous rapprocher de votre sujet pour un bel effet macro !
Pour ce faire j’utilise mon 50mm 1.4 avec un petit bout de papier à l’arrière pour caler mon ouverture. Car effectivement, à la différence des objectifs Canon, les objectifs Nikon sont fermés au maximum lorsqu’ils sont déconnectés du boitier. Vous pouvez également essayer de dénicher un ancien objectif d’occasion avec une ouverture manuelle. C’est le cas de mon objectif AF 50mm 1.8 pour lequel tout est manuel y compris l’ouverture ! Si vous avez de vieux objectifs qui prennent la poussière dans un coin, c’est peut-être le moment de les ressortir et de s’amuser avec !
le freelensing et la photographie culinaire ?
Comme je l’explique plus haut, cette technique va vous permettre d’obtenir un effet de décalage d’inclinaison à la façon d’un objectif Tilt Shift, le coût en moins !! Certes cela ne sera pas aussi précis qu’avec un tel objectif mais cela reste une alternative amusante ! En revanche cela va vous demander pas mal de pratique pour arriver à obtenir quelque chose de satisfaisant avec souvent un résultat aléatoire…mais c’est aussi ce qui fait son charme !
Concrètement dans mes photographies culinaires, le freelensing me permet de flouter un premier ou un arrière plan inintéressant. J’arrive aussi à avoir une ligne de netteté en diagonale d’un bord à l’autre du cadre, très intéressant quand vous voulez mettre l’accent sur des éléments qui ne sont pas sur le même plan. Cela permet de mettre en valeur votre sujet ou du moins l’endroit ou la netteté va tomber en floutant tout le reste.
J’aime particulièrement employer cette technique pour photographier et mettre en valeur les aliments bruts en épurant toute la scène autour grâce au flou créé.
Autre avantage à utiliser le freelensing en photographie culinaire, votre sujet est par nature immobile. Du coup, vous pourrez vous entrainer plus facilement et plus calmement avec ce type de photographie. Vous serez donc dans les meilleurs conditions possibles pour comprendre le mécanisme dans un premier temps plutôt qu’en essayant dès le départ de photographier votre enfant en train de sauter partout dans le jardin ! Une fois que vous serez à l’aise avec cette technique, vous pourrez sans crainte et sans stress passer sur un sujet en mouvement !
Le freelensing en pratique :
Pour débuter en freelensing , soit vous avez un objectif ouvert au maximum (chez Canon par exemple) soit ce dernier est fermé au maximum une fois déconnecté du boitier. Dans ce cas, vous avez peut être au dos de votre objectif une petite languette en métal qui contrôle l’ouverture. C’est notamment le cas sur mon objectif Nikon 50mm 1.4. Il vous suffit alors d’y glisser un petit bout de papier un peu épais afin de maintenir la languette en place pour que votre objectif reste grand ouvert comme sur ma photo au dessus…
Une fois cette manipulation effectuée, réglez la mise au point de l’objectif sur l’infini et son focus en manuel. Mettez ensuite le focus du boitier en manuel. Vous pouvez visser ensuite votre objectif le temps de faire vos réglages sur le boitier. Privilégiez des ISO le plus faible possible afin de maitriser le plus possible de bruit naturel avec ce genre de pratique. Une fois prêt, dévissez votre objectif et décollez-le très légèrement sur les côtés en essayant de l’incliner doucement dans tous les sens pour observer où les flous et les points de netteté se forment. L’idéal est d’utiliser ses doigts entre le boitier et l’objectif afin d’éviter les chocs entre ces deux éléments.
Petites astuces pour un freelensing sans encombres et sans dommages en photographie culinaire :
Vous l’aurez compris, c’est une pratique un peu sportive car il vous faut tenir d’une main votre boitier et de l’autre l’objectif. Par conséquent, je ne peux que vous recommander d’utiliser une dragonne ou votre sangle afin de sécuriser un peu l’opération ! Vous pouvez également utiliser un trépied si vous êtes sûr de votre composition, cela vous aidera à vous concentrer sur la manipulation de l’objectif en toute sécurité ! Sinon, tenez votre objectif dans la paume de votre main et inclinez-le à l’aide de vos doigts.
D’autre part, à partir du moment où vous dévissez l’objectif de votre boitier, vous introduisez un risque de faire rentrer de la poussière sur le capteur. Soyez donc très vigilent surtout si vous tentez l’aventure à l’extérieur !
Faites également attention à ne pas touchez la monture avec l’objectif…Déjà cela évitera de faire rentrer de la poussière et surtout vous risquez de heurter le miroir ou le capteur ( pour les mirrorless ). Tenez donc votre objectif à quelques millimètres de votre boitier.
Si vous constatez aucune zone de netteté, modifiez alors votre distance par rapport au sujet en avançant ou bien en reculant afin que la zone souhaitée soit nette.
Essayez dans un premier temps de prendre des photos au format paysage. La manipulation du boitier et de l’objectif sera plus simple dans cette position pour débuter. Une fois que vous serez à l’aise, passez au format vertical !
autre Alternative pour des photographies culinaires originales :
Si vous êtes un peu frileux à l’idée de retirer l’objectif de votre boitier mais que vous aimez quand même l’effet de flou que cela peut produire, je vous conseille de vous tourner vers des objectifs lensbaby.
Je pense notamment au “composer pro” muni d’une lentille edge. Vous pourrez ainsi obtenir des lignes de netteté d’un bord à l’autre dans n’importe quel sens et ce en toute sécurité !! J’ai actuellement le edge 35mm et le 85mm que je privilégie notamment pour l’extérieur ou bien quand de la farine est en suspension dans l’air par exemple !!
La photo ci dessous à été prise notamment avec la lentille edge 80mm. Le flou est moins intense et prononcé qu’avec le freelensing mais on peut s’amuser tout de même, et vous pourrez maitriser davantage les lignes de netteté que vous souhaitez !
J’essaierai de rédiger un article prochainement sur les lentilles lensbaby et leur utilisation en photographie culinaire…
Pour conclure, le freelensing c’est un peu comme de la magie, il faut tester, essayer et ce plusieurs fois. Ne vous découragez pas et ne baissez pas les bras si le résultat n’est pas au rendez-vous dès le départ. Il faut déjà arriver à maitriser le fait de tenir votre boitier dans une main et l’objectif dans l’autre !! Mais je ne me lasse pas de cette technique qui m’amuse et me surprend toujours autant à chaque utilisation !
J’espère que cet article vous aura inspiré et donné envie de tester le freelensing que ce soit pour photographier vos plats, votre famille ou des paysages et si vous avez des questions sur cette technique, n’hésitez pas !
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